Dans cette article, vous allez découvrir ma vision de la progression en photographie.
Je vais vous parler de comment devenir un meilleur photographe.
Vous allez entendre parler de la progression dans sa pratique de la photographie comme d’un tout.
Que vous soyez amateur, ayez des velléités artistiques, une envie de vendre vos photos ou de vivre de la photographie, cela va vous concerner.
Ce que je ne vous dirai pas
Je ne vais pas vous parler de matériel photo !
Progresser dans votre pratique photographique, à mon sens, ça n’a rien à voir avec le matériel, quel objectif choisir, quel boîtier choisir, etc..
Alors oui, en parlant de matos on est assuré d’un nombre de vues incroyables, puisque c’est avant tout ce que la plupart des gens recherche.
Il fut un temps, j’ai pourtant passé beaucoup de temps sur Internet à lire des comparatifs, des avis sur tel ou tel objectif, tel ou tel boitier…
Oui, le matériel est important, c’est un facilitateur, un confort.
Et oui, pour certaines pratiques ou commandes avec obligation de résultat, ça à du sens :
“Selon que vous soyez pro ou amateur votre jugement sur la question sera noir ou blanc ou en couleur.”
Monsieur Photographe
Et ceci est très important et je vais y revenir, mais pour la majorité :
TOUT CELA EST DU VENT, UNE PERTE DE TEMPS !
Je vais également peu vous parler de technique photographique
Beaucoup le font très bien, certainement mieux que je ne le ferais moi même.
Alors oui, il y a des bases et LA BASE : RTFM !
Et oui il est confortable de connaître un minimum la technique photographique, mais franchement :
C’EST À LA PORTÉE DE TOUT LE MONDE !
Aujourd’hui, je ne vais pas vous parler de photographie professionnelle mais photographie tout court.
Et ça, c’est un petit paradoxe, car oui, je suis photographe professionnel et effectivement quand je parle de photographie, c’est souvent par ce bout que je commence : comment mener une séance photo de portrait ou comment mener une séance photo avec des enfants par exemple.
Et c’est mon petit coté schizo : (au sens populaire du terme)
Monsieur Photographe Professionnel, l’artisan, se concentre sur la réalisation de photographies professionnelles. Et dans ce cas, il faut être efficace et bien savoir ce que l’on fait. Il y a peu de place pour la nouveauté, l’essai … même si j’en trouve un peu.
Monsieur Photographe Amateur, par qui tout a commencé, et je parlerais peut-être de mon parcours dans un autre article si cela peut intéresser quelqu’un ?
Lui, il fait ce qu’il veut et il peut s’intéresser à la photographie d’une autre manière.
Et je ne peux plus tout à fait séparer les deux désormais… c’est compliqué, je n’y survivrai pas😉
Voilà, tout cela est posé.
J’y attache une grande importance, car dans ce blog, je vous parle de mon point de vue et comme tout point de vue, il est singulier et biaisé.
La courbe de progression
Dans ma propre progression en tant que photographe il y a eu des hauts et des bas.
Ah !… L’euphorie des premières photos, des premières désaturations partielles, des premiers ‘likes’ sur FlickR (oui c’était “à l’époque” comme dirait ma fille)…
Et puis la déprime quand je me rendais compte que je faisais de la merde.
Vous savez ce que c’est cela ?
C’est l’Effet Dunning-Kruger :
Il s’agit de 2 chercheurs en psychologie américain (Dunning-Kruger) qui ont mis en évidence un biais de jugement intellectuel en fonction de son niveau de connaissance et de compétence sur un sujet.
Les personnes incompétentes ont tendance à surestimer leurs capacités, ce qui les empêche de se rendre compte de leurs erreurs ou de leurs manques.
C’est le coté euphorie : trop bien ce que je fais en photo, j’apprends plein de chose, j’ai la pêche et cela me motive à le faire mais je ne me rends pas compte de tout ce que je ne sais pas, du moins pas entièrement.
Également une personne incompétente ne parvient pas à reconnaître la compétence de ceux qui la possèdent véritablement… Donc on a tous les trucs du genre : ne supporte pas la critique, celui-ci est nul, pour qui il/elle se prend …
“L’ignorance engendre plus souvent la confiance que ne le fait la connaissance.”
Charles Darwin – 1809 – 1892
D’un autre côté, des personnes très compétentes tendent à sous-estimer leurs capacités et leurs connaissances, en pensant que les autres sont plus doués qu’elles.
Par contre, la bonne nouvelle est que quand on améliore significativement sa compétence, on peut alors reconnaître et accepter ses lacunes antérieures, c’est à dire son incompétence passée.
C’EST LA PROGRESSION !
Et elle est faite de moments de grâce, de moments de joie qui motivent pendant lesquels on a l’impression de mériter un prix Nobel, puis de moments de clairvoyance un peu déprimants où l’on de se rend compte qu’en fait, on méritait plutôt un Ignobel.
Comment progresser ?
De toute façon, l’objectif étant de progresser, la courbe d’apprentissage évolue en passant par plusieurs étapes :
Etudier la photo :
C’est sûr, ce n’est pas le mot le plus sexy de l’année mais comment progresser quand on n’y connais rien.
La technique : Au minimum apprendre un peu de technique (RTFM à minima) jusqu’à la connaissance totale et d’une technique particulière. Il est difficile d’être bon en tout en photographie, et maîtriser la photo de produit n’est pas la même chose que maîtriser la photo de reportage de mariage par exemple. Bon et voilà, c’est encore le photographe pro qui parle…
La connaissance de la photo : et cela va de l’histoire de la photo, le travail des grands photographes à travers le temps, des contemporains et aussi et surtout de la réflexion autour de la photo par les livres, les articles, les interviews…. Je dis cela sans aucune condescendance, car je n’ai pas un bagage photographique exceptionnel et mes lacunes sont très nombreuses.
Se nourrir de photos :
Mais j’ai bien envie de dire “Bouffer de la photo“.
Sortir voir des expos (musées, centres photographiques, galeries…) ,lire des magazines, des blogs, suivre des comptes de grands photographes ou agences sur les réseaux sociaux …
Voir pour s’imprégner d’images mais également réfléchir en essayant de comprendre pourquoi le photographe a pris telle photo de telle manière…
Oser s’y coller !
Expérimenter, c’est apprendre. Il faut donc pratiquer, tenter des trucs, essayer plusieurs compostions, sujets, angles … Bref, se bouger et prendre des photos comme on veut du moment que l’on y prenne du plaisir.
Et c’est également valable pour la photographie professionnelle : oser sortir de sa zone de confort. S’entraîner sur un type de photographie en particulier, même en dehors d’un travail de commande.
Confronter son regard
J’entends par là 2 sens :
- s’entourer de photographes ou artistes plus expérimentés, échanger avec eux.
- Montrer ses photos, mais pas à n’importe qui, sauf si on a juste envie d’avoir des like ou des commentaires positifs, mais cela n’apporte rien.
Le mentoring, coaching, workshops, stages….
Oulalala ! ici il y a à boire et à manger. Mais si vous trouvez ce qui vous convient cela aide à structurer sa pensée, à avoir un retour immédiat, à baigner dans un milieu photo, à penser photo…
Prendre le temps :
Voilà le point le plus essentiel !
Le temps est une ressource finie. Il faut à la fois l’utiliser de manière plus ou moins optimale et en même temps, laisser faire les choses. Apprendre ça prend du temps, dans le sens des heures de travail et aussi dans le sens de l’expérience, de prendre du recul, de laisser certaines choses de côté, être patient …
Il y a sûrement bien d’autres manières de progresser en photographie et chaque parcours est singulier.
Parfois, il passe par un autre médium ou un autre art que la photographie. Pour ma part la peinture m’a beaucoup éclairé.
Je me lève parfois un matin en me rendant compte que la veille je ne savais rien.
Progresser en photographie
C’est surtout penser, passer à l’action d’autre part, et échanger avec ses pairs.
Progresser c’est essayer de répondre à la question “pourquoi faire cette photographie” que de répondre à la question.
Alors je vous l’accorde, pour de la photographie de commande, puisque je parlais du coté professionnel au début de l’article, répondre à la question “comment faire cette photographie” est plus important que ” pourquoi,” mais cette dernière question se doit d’être posée.
Pour ma part je m’intéresse aux deux questions.
Cependant si vous voulez progresser en photographie en dehors d’un cadre professionnel, que cela soit pour le plaisir ou dans une démarche artistique, la vraie question est celle du pourquoi.
